L’appel à projets du concours Art and Act 2020 m’a tout de suite inspirée avec son thème « Opening windows onto communauties« , qu’on peut traduire par « Ouvrir des fenêtres sur les communautés ».
Il est vrai qu’en 2020, plus de 3,4 milliards de personnes, soit la moitié de la population mondiale, ont été confinées ou appelées à rester chez elles dans quasiment 80 pays, selon l’AFP. Pour beaucoup, les fenêtres sont devenues le seul moyen de regarder le monde. Tant les fenêtres sur rue ou sur cour que celles des écrans.
Ma fenêtre à moi donnait sur un paysage de vergers, avec très peu de passage de voitures et quelques joggeurs et promeneurs de chien. Je me suis donc concentrée sur celle de mon écran d’ordinateur. Car j’ai passé mes journées devant : des RV et des réunions à gogo ! Professionnels comme personnels.
Je me suis demandée ce qui se passerait si je pratiquais la politique de la chaise vide. Ma vie sociale allait-elle fondre comme neige au soleil ? Et si les gens finissaient par disparaître à force de rester vissés sur leur chaise, hypnotisés par leur écran ?

Delphine Ciolek, mix media (acrylique, encre, pastel sec, papier calque),
2020
Un écran d’ordinateur affiche la fenêtre d’un outil de communication Internet, rendu populaire lors du confinement de début 2020. Les participants d’une réunion semblent translucides, esquissés sur du papier calque. Les intérieurs de leurs appartements présentent un mobilier contemporain similaire, bien qu’ils viennent de pays différents. Le spectateur est invité à la réunion : allez-vous la quitter, comme le suggère le pointeur de la souris, avant de disparaître et de vous fondre dans cette communauté de fantômes anonymes ?